Le jiu-jitsu brésilien est un art martial, un sport de combat et un système de défense personnelle dérivé de techniques du judo et du ju-jitsu importées du Japon au Brésil par Mitsuyo Maéda vers 1920, puis développé par la famille Gracie.
Le jiu-jitsu brésilien promeut le concept qu’une personne peut se défendre face à un opposant plus lourd et fort en utilisant les techniques appropriées, plus particulièrement en amenant le combat au sol et en appliquant des techniques d’étranglement, de clé articulaire ou de compression musculaire.
C’est un art martial jeune et en permanente évolution. Bien que peu médiatisé en Europe, il est réputé au Brésil, aux États-Unis et au Japon.
L’origine du jiu-jitsu.
Mitsuyo Maéda, né au Japon en 1879, pratiqua d’abord le jiu-jitsu de l’école Tenshin-shinyo-ryu en 1896, avant d’entrer au Kodokan (école de judo de Jigoro Kano créée en 1882) en 1897. En 1904, alors 4e dan de judo, il partit aux États-Unis d’Amérique, avec Tsunéjiro Tomita, pour faire la démonstration de cette nouvelle discipline en affrontant des lutteurs. Il effectua un premier séjour au Brésil en 1907, puis en 1914 (à Belem), et participa à l’établissement de la colonie japonaise au Brésil en 1920. Au cours de ces séjours au Brésil, il participa à des combats de lutte libre (vale-tudo) pour montrer la supériorité du Kodokan (école de judo ju-jitsu japonais) et pour gagner un peu d’argent. Il fut alors surnommé « Conde Koma » ou le « comte des combats ». Durant cette période, il fut aidé par Gastao Gracie, descendant d’une famille écossaise. En remerciement, il enseigna l’art du combat à son fils, Carlos Gracie, qui l’enseigna à son tour à ses frères, Oswaldo, Gastao Jr, George Jr (Gastao et Cesalina Gracie avaient huit fils).
La famille Gracie
Devenu leader du clan Gracie, le jeune élève Carlos qui était attiré par le combat réel modifia rapidement les techniques apprises par le comte Koma pour l’adapter à la réalité brésilienne. Carlos Gracie commença à tester lui-même ses techniques en lançant lui aussi des défis. Carlos Gracie avait la réputation de combattre n’importe qui, sans distinction de taille ou de poids. Il demeura invaincu et devint une légende au Brésil.
Helio Gracie était un autre frère de Carlos, mais le médecin lui avait déconseillé de pratiquer, en raison de sa santé fragile et il se contentait donc de regarder et d’écouter l’enseignement de son frère. À l’âge de 16 ans, il remplaça Carlos lors d’un cours, en se servant de ce qu’il avait mémorisé. Il commença ainsi la pratique du ju-jitsu, mais repensa le ju-jitsu traditionnel avec l’esprit brésilien et adapta les mouvement à sa propre physionomie, étant de petit gabarit (1m65, 64 kg). Il créa ainsi un art martial propre, qui reste jeune par rapport à son ancêtre japonais. Une première tentative d’imposer cet art martial face à l’école japonaise échoua ainsi en 1951, avec la défaite d’Helio Gracie face au champion du Japon de Judo, Masahiko Kimura. Celui-ci récidivait 8 ans plus tard en venant à bout de Santana, champion de Gracie jiu-Jitsu (1 victoire et 1 nul).
L’essor du jiu-jitsu dans le monde
Pour promouvoir le jiu-jitsu brésilien, Rorion Gracie, fils d’Helio crée le célèbre Ultimate Fighting Championship. Avant de devenir la compétition réglementée qu’elle est aujourd’hui (limite de temps, catégorie de poids, test-anti dopage, etc.), l’UFC a d’abord été pensé pour se rapprocher d’un combat réel, un tournoi tous styles confondus et sans distinction de poids dans le but de trouver le combattant ultime.
Entouré de plusieurs champions d’arts martiaux de pieds/poings (boxe, karate, kickboxing, etc.), Royce Gracie, fils de Helio et représentant du Jiu-Jitsu brésilien fait office d’outsider lors du premier opus. Pourtant, il finit par remporter le tournoi, marquant ainsi l’avènement du jujitsu brésilien. Royce gagnera aussi les 2è et 4è éditions.
Le jiujitsu brésilien, art martial encore méconnu aux États-Unis, va prendre son essor. Et avec les victoires de Royce aux 2è et 4è éditions de l’UFC, le JJB ne cessera de se populariser.
A la même période, le légendaire Rickson Gracie fait écho aux victoires de son demi-frère Royce en remportant les Vale Tudo au Japon, une autre compétition de combat libre.
Aujourd’hui, des Académies de jiu-jitsu brésilien se sont créées un peu partout, chaque membre de la famille Gracie dirigeant sa propre académie (ou presque), même si le nombre de pratiquants reste restreint en Europe. En plus de démontrer la supériorité du jujitsu brésilien sur les autres arts martiaux, l’UFC et Royce Gracie ont permis de révolutionner la pratique des arts martiaux mixtes en introduisant le combat au sol. Aujourd’hui, tous les combattants de l’UFC et autres compétitions de combat libre sont adeptes de cross-training : ils pratiquent aussi bien un art martial de frappe qu’un art de grappling comme le JJB. Le Jiu-jitsu brésilien est d’ailleurs le sport de combat au sol le plus représenté chez les athlètes modernes de MMA.
Source : acb-delariva.net